Publié par : hirofarepote | mars 8, 2014

Le tramway aérien : une solution très partielle

On ne peut que féliciter les promoteurs du projet de tramway aérien d’apporter leur pierre à la nécessaire réflexion sur la question de la mobilité au sein de l’agglomération urbaine de Tahiti (Paea-Mahina).

En effet, par courtermisme et  manque d’esprit de prospective des décideurs publics ( Pays-Communes – Etat) depuis au moins 20 ans, des dizaines de milliers de nos concitoyens possédant une automobile se retrouvent piégés dans des embouteillages dus à la congestion de nos infrastructures routières à certaines heures de la journée. Les autres – qui sont aussi des dizaines de milliers – doivent se contenter de services de transports collectifs médiocres, peu flexibles et coûteux.

Les goulots d’étranglement sont identifiés ( Punaruu, Taina-Outumaoro et entrée de la ville de Papeete, la « trois voies »d’Arue….) et font l’objet d’un traitement homéopathique lorsque les finances publiques le permettent (giratoire, toboggans, tunnel, 3é couloir du front de mer, « deux voies alternée » sur Arue…). Malheureusement, les améliorations sont à la hauteur du traitement : homéopathiques…

La grosse erreur d’appréciation courtermiste fut, et est toujours, de vouloir à tout prix « faire rentrer » toutes les automobiles dans la « ville-centre » de Papeete. Centre qui se révèle être d’année en année un « goulot d’étranglement » de plus en plus visible. On a même eu droit à un projet de tunnel de « contournement » (qui aurait réglé le trafic interurbain est-ouest) à péage qui n’a pas vu le jour.

Tout le monde est donc à la recherche de « la » solution qui éviterait stress, perte de temps considérable et plusieurs milliards de F CFP de carburant consommés en pure perte pour des dizaines de milliers de citoyens. Mais existe-t-elle ?

Bien sûr que non, à moins que le raisonnement sur un « transport inter modal global » qui vise à satisfaire notre besoin individuel et collectif de mobilité soit considéré comme la solution.

En d’autres termes, il faudra considérer que chacun d’entre nous a vocation à utiliser journalièrement différents modes de transport : transport collectif (bus, tram, navettes maritimes…) , voiture, vélo…et marche pour les derniers 100 à 400 derniers mètres (c’est bon pour la santé !). Et cet « inter-modal » nécessitera des « noeuds » de connexion, avec, notamment la possibilité pour les automobilistes d’accéder à des parkings journaliers à des coûts modiques.

C’est, à mon avis,  dans ce cadre général que nos décideurs doivent organiser notre mobilité collective.

…. Et dans ce cadre, il n’y a pas de solution de transport unique (tramway, tramway aérien, métro, bus ….) mais une solution faite de la combinaison de ces modes de transport.

Aussi, la réflexion des promoteurs du tram aérien me gêne dans le sens où ils opposent les modes de transport entre eux pour promouvoir une solution qui semble être la panacée. Or, on voit bien qu’il n’en est rien…. et le titre de la Dépêche (« Et si on passait au-dessus des bouchons« ) en est l’illustration.

Pourquoi ?

  • sans parking à certains « lieux stratégiques » et/ou péage, on ne pourra pas « inciter » les dizaines de milliers d’automobilistes à laisser leur voiture au garage et à prendre le tram;
  • sans « débit suffisant » aux heures de pointe (très concentrées dans le temps), le tramway aérien ne pourra pas absorber les pics de trafic ou de fréquentation qu’il faut absorber dans un laps de temps très court;
  • sans transport collectif (mini bus urbain pour la desserte des quartiers, vélo…) ou individuel complémentaire ( voiture), la ligne de tram aérien envisagée ne règle pas la problématique de la mobilité de « point à point » (dans les vallées, les lotissements en hauteur…. où les communes rurales qui ne seront pas desservies par ce tram).

Cette vision « inter modale » change, justement, l’angle de vision : il faudra investir dans différents types d’infrastructures et différents types de transport pour un service de transport de qualité au bénéfice du citoyen.

Il faudra, par exemple, encourager le co voiturage qui n’en est ici qu’aux balbutiements, alors, qu’en Métropole il est organisé et de plus en plus répandu ( grâce au numérique : apps, réseaux sociaux, smartphones et tablettes…)

Il faudra, par exemple, réserver un couloir urbain aux bus pour « fluidifier » le transport collectif qui subit, lui aussi, les embouteillages.

Il faudra, par exemple, aménager l’accessibilité de « l’hyper centre » de Papeete (que l’on pourrait « piétonniser », vue sa faible surface) par des parkings bien localisés et des modes de transport « doux » (de type vélib, navettes électriques en centre ville….et marche…).

Il faudra, par exemple, renouveler, adapter et accroitre la flotte de bus, car cette dernière est actuellement indigne d’un pays développé.

Il faudra, par exemple, que les taxis renouvellent leur modèle économique en vue de mieux satisfaire le besoin de mobilité des citoyens en zone urbaine ( plus de courses, mais moins chères – le taxi dans un pays « normal » n’est, en effet, pas réservé de manière dominante aux touristes…).

Il faudra, par exemple, une flotte de mini bus pour la desserte des vallées et des zones en hauteur…..

Il y a donc là, place pour de nombreuses initiatives individuelles (et de nombreux entrepreneurs individuels) et collectives dans le cadre d’un principe de « complémentarité organisée ».

In fine, la vision des investissements nécessaires change aussi : investissements complémentaires…et à la marge pour les bus et les véhicules individuels (car l’essentiel des infrastructures existe dorénavant). Par contre, il faudra créer « ex nihilo » une infrastructure complète pour le tramway aérien (une quinzaine de milliards de F CFP quand même, hors foncier…). En effet, on ne peut pas raisonner comme si on partait de zéro pour tous les modes de transport : les voitures sont là, les bus (en nombre insuffisant) sont là, les routes sont là…

En conséquence, les questions centrales me semblent être celles-ci : dans un schéma inter modal, doit-on investir dans une infrastructure complémentaire telle que le tramway aérien, pour fluidifier et améliorer notre mobilité globale ? Le tramway aérien va-t-il permettre à nombre d’entre nous de modifier leur arbitrage entre voiture, bus… et tram…. et , ainsi, réduire les embouteillages ? Est-ce le mode de transport complémentaire optimal (rapport avantages-coûts) par rapport à d’autres alternatives?

Au vu de l’indicateur « coût/km » (coût de fonctionnement ?), le tramway aérien semble être un mode économique. Mais j’avoue que je ne suis pas convaincu par le calcul de cet indicateur par les promoteurs pour les raisons énoncées précédemment (notamment par l’intégration, dans ce coût, des investissements réalisés et non réalisés). Le coût/km du bus me surprend tout particulièrement (pour mémoire, il existe aussi des bus électriques pour la dimension éco-environnementale…)

En conclusion, je partage l’idée de réaliser une étude de faisabilité à la condition que celle-ci s’intègre dans un « schéma inter-modal » prospectif.

Chers commentateurs, place au débat collectif !


Réponses

  1. De la part d’un des deux initiateurs du projet
    Sur le site de 2dattitude, le rapport complet est téléchargeable. Vous pourrez ainsi vous documenter.
    Nous partageons totalement la conclusion de l’article. Mais nous demandons que le même niveau d’études soit atteint pour les différents modes de transport afin de pouvoir les comparer et les préconiser.
    L’association 2dattitude pense comme vous en termes d’intermodalité : le tram aérien n’est pas LA solution (ce serait trop simple !) mais il pourrait constituer un élément fort d’un système complet de transport.
    De plus, l’intermodalité avec le tram aérien est facilité car il n’y a quasiment d’attente, ni d’horaire à respecter…
    Nous attendons le débat avec grand intérêt
    Jean-Claude Foglia

    Extrait de notre dernière newsletter
    « Dernières nouvelles – Le rapport est disponible !

    Pré-étude : un tram aérien en zone urbaine de Tahiti

    TramAerien 128x128L’association 2Da est heureuse de rendre public le rapport de pré-étude relatif au projet d’implantation d’un transport en commun par tram aérien sur l’agglomération du Grand Papeete. Il convient de rappeler qu’il s’agit bien d’une étude préalable mais en aucun cas d’une étude complète de faisabilité à proprement parlé, laquelle reste à faire le cas échéant.
    Au mois de juin 2013, M. Pierre JAUSSAUD (expert reconnu de ce mode de transport) a effectué, à notre demande, grâce à une subvention obtenue du Sénat français, une mission d’une semaine à Tahiti. A cette occasion, de nombreuses rencontres officielles, médiatisations et visites sur le terrain ont eu lieu.
    Par la suite, nous avons élaboré conjointement des propositions de tracés et estimé les coûts d’investissement et de fonctionnement de ces projets, ce que nous présentons dans ce rapport.
    En outre, le présent rapport expose, de manière accessible à tous, les atouts et l’état de la technologie d’un tel mode de transport.
    Nous vous informons également que ce document a été explicité et remis, entre décembre 2013 et février 2014, au sénateur Richard TUHEIAVA, aux représentants de l’État (Ministre de l’Outre-mer et Haut-commissaire), à l’AFD, à divers membres ou représentants du gouvernement local (Présidence, Vice-Présidence, Ministère du Tourisme et de l’Écologie, Ministère des Transports), au Président de l’Assemblée de Polynésie française et à sa commission Transports, ainsi qu’au MEDEF.

    Nous nous tenons votre entière disposition pour accueillir vos suggestions ou répondre à vos interrogations.
    François PAUL-PONT et Jean-Claude FOGLIA, coordinateurs de l’initiative ‘Tram aérien’ à 2Da.
    Pour plus d’informations, contactez tramaerien@2dattitude.org. »

  2. Bonjour à tous,
    Débat collectif ? alors je me lance…
    Il faudrait aussi « dépayser » certaines administrations, ministères, services, entreprises (par exemple les cliniques) de Papeete. Que dis-je Papeete ? de la zone rue des remparts/

  3. Mon commentaire m’a échappé, je continue :
    zone entre rue des remparts/avenue Pouvanaa.
    Alphonse Allais a écrit « Il faut construire les villes à la campagne, l’air y est meilleur », à méditer….
    http://0z.fr/krIPn

  4. Toutes les possibilités de transport en commun doivent être étudiées, y compris celle-ci, mais surtout il faut qu’on aboutisse à un projet. Car il me semble que des études ont déjà été menées sur cette thématique pour ne jamais aboutir sur un projet concret.

    Donc, tant qu’on est sur de ne pas pouvoir mobiliser plusieurs dizaines de milliards sur le projet qui sera retenu à l’issue de cette étude, autant ne pas mener d’étude du tout.

    J’ai néanmoins une question sur l’évaluation de 1 milliard le km, alors que sur le seul projet concret qui devait être lancé bientôt en France (et finalement suspendu en raison de l’écotaxe morte-née), on atteint 18ME pour 410 mètres (soit 5 milliard CFP le km) à Brest.
    J’ai cru comprendre que le coût annoncé par 2d attitude était le prix des fournitures HT, départ franco de bord. Si on ajoute le transport, douane, mise en oeuvre, contrôle, maitrise d’oeuvre, etc… On est facilement au double (mais surement encore en dessous d’autres modes de transport)

  5. En matière de transport, il n’y na pas de solution miracle. Il y en a qui aggravent les problèmes à très court terme (on a 60 ans d’expérience du sujet!)-de façon générale tous les investissements routiers. Et puis il y a ceux qui font faire des économies à l’ensemble de la société, économies financières, de santé, d’environnement etc… C’est le cas des modes dits doux: marche, vélo, encore qu’ils entrainent des émissions de CO2 plus importantes que si on reste assis dans son fauteuil, mais là c’est la santé qui en souffre. Il faut faire des choix à un instant donné. Aujourd’hui, et pour lontemps encore, c’est le tram aérien qui est le meilleur à tout point de vue. Pas le mode parfait, mais le moins mauvais de tous les modes motorisés, et de loin.
    Quant aux chiffres de coût on leur fait dire ce que l’on veut. Les chiffres que j’ai donnés sont des chiffres installation posée, en ordre de marche, en Europe. Pour Papeete, il faut ajouter le transport, et enlever ce qui sera fait sur place et qu’il faut optimiser. Bien sur, si les décideurs veulent des gares en or massif, cela coutera plus cher…
    Pour le fonctionnement, il est maintenant bien connu avec toutes les installations peri-urbaines ou urbaines installées (308 en Suisse par exemple.
    Beaucoup se prononcent sur des défauts supposés qui s’avèrent faux. Ainsi la rupture du câble: on ne connait que 4 ruptures de ce type sur des téléphériques (2 cabine seulement, donc peu visible) par des avions de chasse s’entraînant en montagne. Pour les évacuations, on n’a pas de problème: nacelles sur camion ou câble de rapatriement en gare.
    On peu allonger la liste des défauts-faux mais supposés- du câble
    Avec leurs 308 installation dans un pays grand comme la région Rhone Alpes, les Suisses qui sont par ailleurs d’excellents gestionnaires des fonds publics, nous montrent la voie. Suivons là, c’est ce que nous avons de mieux à faire.
    Pierre Jaussaud

  6. Lu dans le Parisien (article) :

    « C’est un transport en commun révolutionnaire qui semble tout droit sorti d’un film de science-fiction que propose Jean-Pierre Plancade, sénateur de Haute-Garonne candidat à la mairie de Toulouse (Haute-Garonne).

    A mi-chemin entre le tramway et l’autolib, SkyTran a été mis au point par une filiale de la NASA. Des petites cabines, transportant deux à quatre passagers, sont suspendues à un rail à quelques mètres du sol et avancent jusqu’à 100km/h grâce à un champ électromagnétique.
    « Les passagers peuvent commander leurs véhicules à l’avance sur Internet puis se rendre dans une station pour monter à bord et indiquer la destination désirée, explique Jerry Sanders, le PDG de SkyTran. Le déplacement se fait ensuite de manière automatique ». La ville de Tel-Aviv (Israël) a déjà commencé l’installation d’un SkyTran.

    Pour le candidat à la mairie de Toulouse, ce système permettrait de désengorger la rocade où circulent chaque jour 530 000 voitures. « Nous envisageons de capter avec SkyTran 20% de ce trafic, soit 100 000 véhicules, souligne Jean-Pierre Plancade (sans étiquette). C’est moins de pollution, c’est plus écologique car la voiture volante ne consomme que l’équivalent de deux sèche-cheveux électriques. Sans compter son coût compétitif : 5 millions du kilomètre contre 90 millions pour le métro et 25 millions pour un tramway ».

    Le débit semble être à « haute fréquence » et le coût semble être très compétitif.

    C’est justement sur le coût que je me pose des questions :
    – peut-on décomposer les postes de coût pour pouvoir comparer ce qui est comparable (coût de l’investissement au km, coût unitaire des cabines, nombre de cabines pour les pics de fréquentation, coût du transport des modules, droits à l’importation, coût de fabrication locale de certains éléments, coûts de construction au km, coût des stations, coût des infrastructures annexes : parkings….) ?

    – pourquoi les fabricants ne viennent-ils pas faire eux-mêmes des évaluations sommaires (Poma, Skytran…) en cas d’intérêt de la Polynésie ? Veulent-ils gagner des marchés ou pas ?

    J’ai quand même l’impression qu’on « nous donne l’eau à la bouche » sans que l’on s’épanche trop sur la décomposition des coûts.

    Je conçois que Monsieur JAUSSAUD soit un ardent promoteur de ce mode de transport, mais nous a-t-il détaillé une étude sommaire de coût pour la Polynésie en particulier ? Pour l’instant, je n’ai lu que des estimations sommaires.

  7. Bonjour à tous,
    voilà ce que je pense de ce projet après avoir lu vos commentaires très instructifs, ainsi que ceux de Tahiti-infos (90% d’âneries) : très intéressant !!!
    Alors, si une entreprise PRIVÉ pense la même chose que moi qu’elle s’engage sur cet investissement le plus rapidement possible et UNIQUEMENT avec du fric PRIVÉ. Pas question que nous (les contribuables) continuions à payer pour des machins dans lesquels nous ne mettrons jamais les pieds (genre ATN). Sinon, ce genre d’histoire pourrait finir très mal….

  8. Bonjour
    Le skytran n’est qu’un système expérimental.
    Le tram aérien a fait ses preuves : à Medellin, 4 lignes sont en service, la 1ère depuis 2004, 30 000 passagers/jour sur chacune des lignes, un taux de disponibilité de 99,8 %…
    Concernant les coûts, c’est l’étude complète de faisabilité, que nous appelons de nos voeux, qui affinera les coûts. Avec notre modeste subvention de 11 000 € (y compris voyage avion) et nos moyens associatifs, ce n’était pas envisageable.
    Une chose est sûre : ne rien faire coûte aussi à la collectivité !
    Extrait du rapport : »On peut estimer à environ 10 milliards de XPF la dépense annuelle occasionnée par les encombrements routiers à Tahiti : 70% en coûts directs (carburant et temps de travail) et 30% en coûts indirects liés à la hausse des prix de fourniture de produits et de services pratiqués par les entreprises. Ou encore environ 120 000 XPF/véhicule/an . D’autres incidences ne sont pas à négliger : stress, fatigue, temps perdu, heures de sommeil perturbées notamment pour les enfants… »
    Il faut ajouter le coût des accidents routiers dû à un réseau surchargé (coût médical, social…), l’effet des nuisances sonores et de la pollution…
    Notre très grande dépendance aux hydrocarbures…
    De plus, nous sous-estimons en général nos dépenses personnelles liées aux voitures. Selon l’ADEME, exemple pour une familiale, environ 1,5 MF par an (15 000 km/an essence, toutes dépenses comprises). Ce qui pèse sur le budget des familles…
    Nous n’avons pas inclus non plus une étude de rentabilité dans notre rapport (manque de certaines données et de moyens d’étude). J’ai personnellement fait une petite étude (grossière) qui montre que des bénéfices d’exploitation semblent possibles. De plus, les recettes provenant des achats de tickets peuvent être complétées par : locations des espaces dans ou sous les gares, publicités sur cabines ou aux gares, taxation des plus-values foncières le long des lignes, participation des entreprises aux transports ( ce qui semble être déjà le cas dans certaines, dixit M.Tapeta)…
    J’espère avoir répondu à quelques questions…A vous…

  9. Merci Jean-Claude pour ces précisions.
    Je résume :
    – des bénéfices d’exploitation semblent possibles ; le mot « semblent » est gênant pour un investisseur, mais nous en saurons un peu plus après une étude approfondie.
    – ne rien faire coûte aussi à la collectivité ! ; tu sous-entends que c’est la collectivité qui doit investir pour pouvoir faire des économies ; non, je pense que ce sont les recettes des tickets et annexes qui doivent rembourser l’investisseur privé et lui permettre de faire des bénéfices.

  10. Bon, je suis peu enclin à être cool avec le battage écolo. Nombreuses idées et arguments de Jean Claude tiennent du facepalm.
    Tout d’abord le CO2 n’est pas un polluant et est même l’essence de la vie et les plantes ne s’en portent que mieux. Les foutaises ultraréchauffistes sont mortes scientifiquement parlant, si tant est qu’elle n’ont jamais existé, ne restent plus que les milliards$ de subventions versées à l’IPPC.
    La voiture est un élément essentiel de richesse de par la productivité extrême qu’elle apporte quand on peut l’utiliser. Elle seule permet un déplacement porte à porte ou presque à un coût ridicule par rapport à l’individualisation absolue de ce transport.
    Elle répond de toute évidence à un besoin humain planétaire systématique et universel. Ce n’est pas sans raison.
    La défaillance des voies de circulation est un vrai problème mais ce n’est pas la voiture le problème mais la gestion lamentable du monopole public des voies de circulation.
    Un seul exemple, il y a environ 5 années et avant on avait un bouchon de 20mn pour le front de mer en sortie ouest tous les soirs de 16 à 17H. Une voie a été rajoutée. Il n’existe plus aucun bouchon de sortie sur le front de mer côté ouest.
    L’investissement à réaliser est un investissement routier, conséquent. Je lis des chiffres de 15 milliards de perte par an, mettons les dans des investissements et en quelques années, plus aucun bouchon.

    Nous sommes en habitat dispersé en Polynésie et j’espère que les fous furieux escrologistes ne vont pas continuer à promouvoir l’habitat concentré en ville et en immeuble.
    Plus l’habitat est dispersé plus la voiture s’impose comme seule solution de déplacement efficace et productive en temps.

    Il serait temps que les écolos jettent l’éponge et arrêtent de vouloir imposer à la très grande majorité leur idéologie dirigiste et mortifère.

    Je n’ai rien, strictement rien contre ce tram des airs. Si c’est rentable et utile, des investisseurs privés mettront les 20 millions nécessaires. Si ce projet est non rentable, que l’on arrête de flamber l’argent des citoyens pour engraisser des bureaux d’études inutiles , parasites qui ne font qu’appauvrir le peule et augmenter la misère. Il y a assez d’enfants pauvres dans ce pays pour ne pas dépenser de l’argent public pris de force à tous, dans des projets idéologiques non rentables.

    • « Il serait temps que les écolos jettent l’éponge et arrêtent de vouloir imposer à la très grande majorité leur idéologie dirigiste et mortifère » pourquoi cette haine? Rien contre les voitures en général, mais la question c’est trouver une solution plus intelligente que faire bouger 2000 kg d’acier pour transporter 100 kg de la viande.
      « Plus l’habitat est dispersé plus la voiture s’impose comme seule solution de déplacement efficace et productive en temps. » Et bien sur L’entretien routes sont financés par eux qui les utilisent, avec une taxe adapter à la taille de la voiture, petite voiture moins chère bien sur…et gratuit les voitures avec un petite réacteur nucléaire…

      • et je m’excuse pour l’orthographie et des fautes grammaticales, la langue française c’est ne pas ma langue maternelle..

  11. Bonjour Wakrap et merci de ton commentaire.
    Je désespérais de te lire sur ce sujet.
    Tu peux constater que parfois les extrêmes sont proches, normal la terre est ronde… 🙂

  12. Je prends mon exemple :
    je vais à Papeete, une fois par semaine. Je pourrai aller en voiture jusqu’à Mahina, laisser la voiture au parking et prendre le téléphérique jusqu’à la place Notre Dame. Seulement voilà, parfois, je dois voir mon taote spécialiste, une autre fois c’est mon assureur ou la CPS. Enfin, au retour je m’arrête chez Brico et chez Carrefour… et j’en ressors très chargé. Alors fiu ! je prends ma voiture. D’autant que si j’évite l’heure au alentour de 7 h, et seulement les jours de scolarité, pas d’embouteillage, un vrai régal.
    Alors je pense que le problème est ailleurs ; vivement la clinique de Paofai à Mahina, vivement les lycées et collèges (même religieux) hors de Papeete, etc…
    Mais si un privé investi dans ce tram aérien, alors tant mieux pour ceux qui en ont besoin.
    Au fait, il y a eu un projet de téléphérique, je crois que c’était pour le Belvédère. Une idée de Maurice Jay, il faudrait demander à son fils Henri.
    Il y avait eu aussi un projet de tramway ou train entre Mataiea et Papeete en 1898, projet de maître Goupil.

  13. Je ne polémiquerai pas ici mais argumenterai.
    Il est vrai que la voiture est un moyen de déplacement très pratique lorsqu’il y a plusieurs déplacements à faire. Il ne s’agit pas d’imposer pour tout déplacement un mode de transport mais d’utiliser le mode le plus adapté.
    Exemple : 25 % des déplacements de véhicules particuliers sont le fait de parents amenant leurs enfants dans un établissement scolaire. Les jeunes à Tahiti sont extrêmement dépendants de leur famille. Cela pourrait changer avec un transport en commun efficace. On pourrait parler aussi des économiquement faibles (dont le nombre grossit) qui n’ont pas les moyens de posséder un véhicule…
    La décentralisation des activités est un élément important également pour limiter les déplacements vers le centre-ville.
    Par contre, l’habitat dispersé n’est pas à mon sens une solution viable à long terme notamment à cause de la destruction des espaces agricoles et naturels. Et à Tahiti, les espaces facilement utilisables (à moindre coût notamment) par l’homme sont très limités.
    Quant au projet de Brest, son coût s’explique par le choix du système « funitel », système avec 2 câbles afin de pouvoir fonctionner jusqu’à des vents de 120 km/h (au lieu de 80 km/h pour le monocâble projeté à Tahiti).
    Quant au financement privé, nous avons rencontré à 2 reprises le Medef ainsi qu’un groupement familial d’entreprises très puissant. Toutefois, les transports en commun sont une prérogative des autorités publiques : la délégation de service public est en cours de refonte et il y aura nécessité d’instituer une autorité organisatrice des transports (AOT) avec Pays, communes, sociétés existantes de transports, investisseurs…

    • Bonjour, je prends ici en route (sic) une discussion fort intéressante mais je dois dire assez étonnante tant elle est symptomatique des usages Tahitistes..pourquoi vouloir le trop, le plus, le superlatif alors que l’on a pas encore maîtrisé le basique….
      Le basique ce serait par exemple de développer le co-voiturage, de recréer un service public de transport digne de se nom, d’inciter la création de micro transport urbain et peri-urbain par voie routière et maritime..).Le lagon est une voie naturelle inutilisée)…Bref beaucoup de pistes a explorer, nul besoin de sortir d’un chapeau un enième projet pharaonique (source d’appétit et de convoitise de nos édiles…);cela c’est l’excès et la Polynésie en meurt…beaucoup plus que de CO2…

  14. Merci Jean-Claude, cette réponse me convient mieux.
    Au sujet de l’habitat dispersé, je pense que l’une des causes est la démographie galopante. Mais c’est un sujet tabu…

  15. « Il ne s’agit pas d’imposer pour tout déplacement un mode de transport mais d’utiliser le mode le plus adapté. »
    Propos totalitaire. Il s’agit de laisser les individus utiliser le mode de déplacement qu’ils souhaitent et adapter le service public de voirie à leur choix.

    Sur l’habitat dispersé, tarte à la crème écolo : http://www.objectifliberte.fr/2014/02/mensonges-de-la-lutte-contre-letalement-urbain.html
    Le PDF ici : http://www.uniondesmaisonsfrancaises.org/dmdocuments/DP%2028%20janvier%283%29.pdf

    • En matière de sources, vous allez devoir faire mieux qu’un blog conspirationniste et libertarien qui louange le néolibéralisme.

      Et si vous êtes sérieusement en train de vous porter à la défense de l’étalement urbain à Tahiti, vous êtes tombé sur la tête…

  16. @Wakrap : il est bien évident que le rapport de pré-étude, si tu l’as lu, ne pointe pas que des atouts en matière d’écologie, mais bien aussi en matière de mise en oeuvre rapide et simple, de coût d’investissement et de fonctionnement, de service rendu, de sécurité, etc.
    Au delà de ça, je laisse les lecteurs de ce blog juger de tes arguments, et de leurs sources (quand il y en a) 😉

  17. Je suis pour que chacun puisse utiliser le mode de transport qu’il souhaite.

    Encore faut-il que les différents modes existent et qu’ils soient adaptés à la configuration de nos îles !

    Prenons les transports en commun par exemple. Je trouve que les bus ne sont pas adaptés à la configuration du réseau routier ! Trop imposants par rapport à nos routes étroites sur certains tronçons.

    Nos infrastructures publiques ne sont parfois pas adaptées au réseau de transport en commun et on pourrait continuer ainsi et vice versa….

    Tout cela pour dire qu’il n’y a aucune coordination efficace et adéquate entre les différents interlocuteurs. Ces derniers n’ont aucun BON SENS, mais, pire, ils ne savent pas ce que c’est que la maîtrise et planification des réseaux de transports dignes de ce nom, que cela soit des transports en commun,des vélos,des piétons, des tram, des monorails,et j’en passe !

    Nous disposons d’une configuration îlienne complexe dans le domaine du transport. Faisons en sorte qu’à chaque investissement que nous souhaitons faire pour le bien -être collectif, même si des particularités existeront toujours, cet investissement soit adapté, avec un bon rapport qualité-prix, afin que l’usager ait envie naturellement de recourir à ce mode de transport qui lui facilite la VIE.

    PAPEETE mérite d’être complètement reconfigurée afin que cette VILLE soit attrayante et vivante le soir vu que c’est la capitale de la PF.

    Il faut qu’elle soit FLEURIE de façon constante avec des fleurs suspendues (vu le nombre d’employés à la mairie , il y a de quoi faire !), PROPRE, avec un aménagement des trottoirs dignes de ce nom, des ravalements de façade obligatoires, sous peine de sanctions pécuniaires avec une date -limite, des moyens de transport adaptés avec un bon rapport qualité-prix, ceci pour désengorger le centre-ville et piétonniser là où c’est pertinent !tout en prévoyant des possibilités appropriées pour personnes âgées et handicapées. L’architecture globale de la ville se doit aussi d’être harmonieuse, car PAPEETE EST MOCHE à part le front de mer (et encore juste sur une partie !)

    Même le Jardin de PAOFAI et le parc Bougainville auraient pu être nettement mieux à des coûts moindres, y compris le Bassin de la Reine.

    Tout est aussi une question de culture d’entretien, de sens de l’esthétique à moindre frais, de logique, d’adaptations indispensables avec le meilleur rapport qualité-prix, de culture du résultat avec des retours sur investissements réalistes etc…Bref,il faudrait une vision en adéquation avec son temps pour le bien -être des diverses catégories de la population, tout en privilégiant des moyens adaptés pour cette jeunesse de moins de 25 ans qui représente la moitié de notre population, mais sans oublier non plus les personnes âgées !

    JE NE SUIS DONC NI CONTRE NI POUR UN NOUVEAU MODE DE TRANSPORT, MAIS POUR TOUT MODE DE TRANSPORT ADAPTE A LA CONFIGURATION DE LA COMMUNE ET /OU DU PAYS EN QUESTION. A CONDITION QUE CELA SOIT ADAPTE AUX BESOINS DE LA POPULATION CONCERNEE ET A UN COUT LE PLUS MAITRISE POSSIBLE !!!!!!!!!!!!CAD RAISONNABLE .

    IL Y A TROP DE VOITURES QUI PASSENT DANS LE CENTRE VILLE ET JE PLAINS CEUX QUI HABITENT DANS CE SECTEUR : IL NE FAIT VRAIMENT PAS BON VIVRE ……………………….

    Il y a réellement de quoi faire sur l’ensemble de la Polynésie Française !!

  18. Le rapport que j’ai parcouru, et non lu en détail, m’a fait bondir et j’ai simplement donné un élément que je trouve scandaleux sur tahiti info: je renote ici :
    Il faut savoir que ce type de projet est une manne d’argent gratuit des autres dans de nombreux cas dont la presse se fait écho, bien trop souvent. Amener un projet et demander 20 millions d’argent des autres par voie de presse en utilisant le battage médiatique est désespérant des habitudes locales.
    Si ce projet est bon, et doit coûter 15 milliards, que des investisseurs privés financent ces 20 millions qui seront ensuite rentabilisés.
    Aussi, en lisant le pré-rapport à 11000 euros ,: »Tous les spécialistes des transports s’accordent pour dire que l’automobile exige entre 80 et 100 m² par véhicule pour pouvoir être utilisée (stationnement et circulation) » Là on est dans la foutaise en barre: étude précise ici : http://www.innovations-transports.fr/IMG/pdf/08-06_-_conso_espace_IdF_-_Heran.pdf . Allez voir en page 80. D’autre part en conclure qu’il faudrait raser Papeete pour faire passer 100 000 voitures, donc avoir environ une route à 100 voies de circulation et non les deux actuelles du front de mer est du domaine du foutage de gueule en barre. Bref, de la rhétorique du bouffeur de subventions pour gogos distributeurs de subvention d »argent des autres.

    Je préfère encore la mairie de Pirae à ce genre de chose tant qu’à gaspiller de l’argent public.

    Pour le prix, un commentateur a souligné que l’estimation de 1 milliard le KM était un prix HT départ de métropole. Bon on peut doubler au final.
    Dans la pratique c’est de 2 à 10 fois plus cher qu’une autoroute à 4 voies en Europe.http://www.senat.fr/questions/base/1998/qSEQ981212598.html

    Voilà les éléments qui doivent faire partie du débat et voir si avec la trentaine de milliards de ce projet on ne pourrait pas bien mieux et pour tous fluidifier la circulation.

    Avec les 25 ou 30 milliard, on ne pourrait pas faire un toboggan ou tunnel au carrefour Hinoi + une voie de plus sur quelques KM côte est+ un contournement de Papeete ?

  19. Bonjour
    La ville de Medellin sera bientôt sous les feux de l’actualité : le Forum Mondial Urbain (ONU) s’y tiendra du 5 au 11 avril. Cette ville dispose de 4 lignes de « metrocable » et une cinquième est en construction sur financement AFD entre autres. Nous sommes conscients que les conditions générales ne sont pas les mêmes à Tahiti mais nous avons là un exemple d’utilisation de ce mode de transport sur une durée de 10 ans. A nous de l’adapter au contexte local.

    Cliquer pour accéder à l%E2%80%99amenagement%20urbain%20equitable%20%E2%80%93%20des%20villes%20pour%20la%20vie.pdf

    Jean-Claude Foglia

  20. Tien,en tapant google: http://www.franceinfo.fr/monde/le-plus-france-info/medellin-un-telepherique-pour-faire-prendre-l-air-aux-quartiers-1373479-2014-04-04

    Je cite :  » Pour la petite histoire, la commande de l’AFD a permis de sauver la boîte. Elle était en grande difficulté financière et ce contrat l’a remis sur les rails. »
    « Le metrocable, c’est le projet Ayacucho financé par la ville de Medellin, notamment grâce à un prêt de l’Agence française de développement (AFD). Un prêt de « 200 millions d’euros sans garantie du gouvernement sur 20 ans », explique Fabrice Richy, directeur de l’AFD de Colombie.  »

    Que c’est beau l’argent pris dans la poche des autres.

    Y a un moment où il faut arrêter. Un peu de dignité.

  21. Merci Wakrap,
    je me demandais que signifiaient les initiales AFD dans cette histoire…

  22. La boîte remise sur les rails ou plutôt sur les pneus est celle qui produit des trams sur pneus (technologie qui a connu quelques déboires). Rien à voir avec le « tram aérien » ou metrocable en espagnol.
    La dignité, il en est question : celle des habitants des quartiers pauvres de Medellin !

    • Oui, mais ce n’est pas le point, évite la diversion. Le point c’est que ce machin consiste à piocher de l’argent chez d’autres. Le point c’est que l’ONU est une entité complètement vérolé par la corruption. Le point est que tous projets sont des gouffres à subvention et corruption.

      • J’arrêterai là mes réponses. Par contre, selon mon contradicteur, les projets routiers ne semblent pas touchés par la corruption…

  23. Et hop, un peu de rhétorique stalinienne, cela me laisse froid. Où ai-je écrit que les projets routiers n’étaient pas touchés par la corruption?
    D’autre part, tu évoques une autre corruption: celle de l’exploitation d’un marché public. Je ne vois aucune battage médiatique de la part d’associations ou d’entrepreneurs pour promouvoir la réalisations de routes.

    Pour ma part j’évoque celle poussant à la création d’un marché public ne répondant pas à des critères économiques de rentabilité..


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