Publié par : hirofarepote | avril 4, 2014

Plan de relance de 2009 (suite) : « asseoir les fondamentaux d’un développement durable » sur le long terme

En préambule, il était question de « changement de modèle de développement« , postulat récurrent depuis le début des années 2000, réaffirmé par la suite dans le cadre des fameux « états généraux pour la Polynésie française », grand messe participative de la société civile polynésienne qui est malheureusement restée sans suite concrète. Un modèle censé « assurer pour les années à venir, un développement équitable, offrant une perspective d’avenir à chaque polynésien, tout en garantissant le respect des équilibres sociaux » ( fin de citation).

A cette fin, sont passés en revue les divers secteurs d’activité économiques qui visent à diversifier l’économie polynésienne et à accroitre son autonomie :

  • le secteur des énergies renouvelables, « dont le développement est en mesure, à terme, d’accroitre notre indépendance énergétique »: exonération de droits d’entrée pour les équipement de production d’énergie renouvelable, prix de rachat incitatif de la production d’énergie renouvelable par les concessionnaires de distribution électrique, incitation règlementaire à l’éco-construction, programme de valorisation de l’eau froide des profondeurs…;
  • le secteur primaire (agriculture, pêche, aquaculture), « qui, par la valorisation de ses productions, peut garantir une moindre dépendance au regard des importations alimentaires » : « structuration des filières agricoles », « politique volontariste vers l’autosuffisance alimentaire », « meilleure organisation de la commercialisation », « développement d’industries agroalimentaires offrant des débouchés pour la production », admission des activités agricoles au dispositif de défiscalisation locale, prise en charge du fret vers Tahiti, allègement du coût du fret à l’export…;
  • le « secteur des nouvelles technologies qui présente un réel potentiel au regard des opportunités offertes par l’arrivée du cable sous-marin »: projet de développement d’un « pôle de compétitivité » suite à l’implantation du cable sous-marin (construction de structures d’accueil d’entreprises, recherche-développement, formations aux métiers du numérique…).

Certains de ces programmes ont totalement ou partiellement vu le jour. Certains ont été remis en cause ( prix de rachat incitatif de la production d’énergie renouvelable). Certains autres (pôle de compétitivité numérique…) n’ont pas vu le début d’une réalisation en raison de la fameuse « instabilité politique« .

En effet, les équipes gouvernementales qui se succédaient décrétaient que les programmes et projets des « précédents » étaient mauvais et qu’il fallait élaborer de nouveaux projets ou programmes qui fassent table rase du passéBeaucoup d’énergie, d’argent et de temps perdu dans la voie du développement….

Le problème de ce type de plan à moyen et long terme ? Les avancées concrètes ne dépendent pas du gouvernement, car ce dernier ne peut « qu’inciter ou accompagner », mais des porteurs de projets et entrepreneurs privés…. C’est la raison pour laquelle le « changement de modèle de développement » ne reste qu’au stade de l’incantation.

Bâtir une société de l’initiative où les entrepreneurs sont au centre du dispositif reste encore plus une nécessité. Le dynamisme de la société civile a donc un rôle prépondérant dans l’émergence de ce nouveau modèle. Le gouvernement ne peut pas tout….. Cette problématique est encore d’une criante actualité ! On le voit notamment en France métropolitaine….

Globalement, ce plan de relance conçu en pleine crise mondiale, n’a dans les faits, qu’atténué le choc et ralenti la descente aux enfers de l’économie polynésienne toutes les années suivantes.

Ainsi, dès avril 2010, face à un état des finances publiques catastrophique (diminution des recettes fiscales en 2009, augmentation des dépenses, chute drastique de « l’épargne de gestion », « épargne nette » négative, recours accru à l’emprunt, insuffisance chronique de trésorerie, méfiance accrue des prêteurs…), le président de l’époque, Gaston TONG SANG, issu d’un changement de gouvernement 4 mois auparavant, mettait en place un « budget 2010 de rigueur« .

En parallèle aux économies drastiques du budget de fonctionnement du Pays, le budget d’investissement devait être préservé pour soutenir l’activité avec une stabilisation de son montant au niveau de 30 milliards de F CFP (montant affiché, mais pas réalisé…) A titre anecdotique, étaient prévues des études préalables pour la construction du « centre culturel polynésien » et la « rénovation de la plate-forme aéroportuaire de Tahiti-Faa’a »….

De même, des réformes structurelles étaient énoncées : outre le comblement des déficits de l’assurance maladie, il était question de mener une « politique des prix » suite aux conclusions du rapport d’enquête de l’APF sur les prix et les marges et de « réformer la PSG« .

Ce détour par l’histoire récente recèle donc pas mal d’enseignements pour aujourd’hui….


Réponses

  1. Le problème de ce type de plan à moyen et long terme ? Les avancées concrètes ne dépendent pas du gouvernement, car ce dernier ne peut « qu’inciter ou accompagner »
    Il ne faut pas oublier qu’il peut également mettre son veto, bloquer des dossiers agricoles, empêcher la mise en place de gros projets dont ils ne sont pas les initiateurs et ainsi priver notre pays de ressources supplémentaires.
    Le gouvernement a mis beaucoup de projets en place mais ne fait aucun effort sur la gestion de ces mêmes projets. (bateaux de pêche, perle de TAHITI, vanille de TAHITI, pour les principaux).


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