Publié par : hirofarepote | avril 22, 2011

L’ Agence française de développement : FMI de la Polynésie ?

L’Etat fait monter l’un de ses bras séculiers au créneau. En effet, l’Agence française de développement émet , depuis le rapport BOLLIET, de plus en plus de conditionnalité aux prêts qu’elle daigne consentir à la Polynésie française. Est-ce pour faire comprendre à nos élus qu’il faut accélérer l’assainissement des finances publiques du Pays et ne plus se contenter de « mesurettes » ?

Ce rôle de gendarme financier est nouveau et vient -est ce un hasard ? – dans le prolongement de la baisse de notation infligée à la Polynésie par Standard and Poor’s. L’enfer a succédé au paradis en quelques années…

Cette nouvelle conditionnalité est plus qu’un message subliminal, mais il est étonnant que notre nouveau Président, si prompt à dénoncer le « colonialisme français », reste muet face à ce nouveau geste de défiance de la gouvernance autonome du Pays de la part des « organismes prêteurs »…et de l’Etat.

C’est d’autant plus étonnant que cette conditionnalité est très focalisée, puisque, de ce que l’on sait, il s’agit de  » forcer le Pays » à vendre un bien immobilier qui loge la Délégation de la Polynésie française. Etrange fixation de la part de l’AFD que voilà ! Si l’Agence voulait identifier arbitrairement une punition symbolique de la Polynésie qu’elle ne s’y prendrait pas autrement !

Conditionnalité « vexatoire », car l’acquisition de ce bien, il y a deux décennies de celà, s’avère être – contrairement au « Rocklands Hotel » – un placement extrêmement pertinent. En effet, ce bien a vu sa valeur décupler avec la hausse très importante des prix des biens fonciers et immobiliers dans la capitale française. De plus, cette hausse n’est pas prête de s’arrêter avec la vocation de Paris à devenir un pôle mondial de premier plan. L’attractivité internationale de Paris s’affirme de plus en plus, alors que sa surface n’est pas extensible. Aussi, pourquoi obliger la Polynésie française à vendre un tel bien précieux et qui ne peut que se réévaluer à moyen ou long terme ?

N’y a t-il pas d’autres voies pour l’AFD que d’exercer sa conditionnalité de manière plus générale avec un résultat équivalent à celui attendu ? Après tout, le budget de la Polynésie française s’élève à plus de 140 milliards de F CFP. La stérilisation d’un montant de dépenses de fonctionnement donné ne serait-elle pas une mesure équivalente à la vente de ce bien immobilier qui accueille par ailleurs divers services utiles à la collectivité polynésienne ?

Je signale d’ailleurs que la Nouvelle Calédonie a réalisé un « investissement » similaire il y a seulement quelques années par la création, en plein Paris, de la Maison de la Nouvelle Calédonie. Les autorités calédoniennes n’ont, de plus, pas lésiné sur les moyens pour l’aménagement de ces locaux en vue de projeter une image prestigieuse de leur Pays.

Veut-on reléguer notre Délégation en banlieue pour symboliser la relégation de l’économie polynésienne ?

Avec de tels gestes vexatoires à l’encontre de la Polynésie française, il n’est pas surprenant que notre Président actuel veuille se jeter dans les bras de la Chine, deuxième puissance économique au monde depuis 2010.

Il sera particulièrement intéressant de voir comment notre Président ira à Canossa… Que ne faut-il pas faire pour sauver le budget d’investissement du Pays en 2011 ! J’espère qu’on ne lui demandera pas de s’agenouiller devant le directeur général de l’AFD….

Mais voila, l’AFD est incontournable, puisque ce prêt devrait déclencher un examen plus « favorable » de demandes de prêts complémentaires de la Polynésie française auprès d’autres organismes financiers. Il faudra laisser les rêves d’émancipation au placard pour éviter une explosion sociale en 2011…

La limite d’emprunt « souhaitée » par notre précédent Président du Pays avait été fixée à 10 milliards de F CFP par an, soit un montant largement inférieur au montant annuel moyen d’emprunt de ces 5 dernières années. Un montant insuffisant, en tout état de cause, pour faire du budget d’investissement du Pays, un « budget de relance »…

En tous les cas, le message seriné par l’Etat et ses satellites est clair : accélérez vos réformes, sinon….

A bon entendeur, salut !


Réponses

  1. il est scandaleux de la part de l’AFD de conditionner son prêt à la vente d’un bien précis.

    c’est un choix d’opportunité et cela ne respecte pas l’autonomie.

    Que l’AFD conditionne son prêt par l’obligation pour le pays de réaliser une économie annuelle de ses dépenses publiques de tant par an, oui et c’est au pays d’effectuer des réformes à court, moyen et long terme pour respecter ses engagements .

    mais de là à sommer la PF de vendre un bien précis, c’est fort de café!

    En revanche, je ne partage pas le point de vue de hiro sur le fait que reléguer la délégation en banlieue revient à vouloir reléguer l’économie polynésienne.

    primmo, il n’y a aucun économiste digne de ce nom dans cette délégation.

    c’est une délégation chère rémunérée pour servir de boîte aux lettres des doléances de la PF , pour prendre des RDV auprès d’organismes ou institutions concernés et encore ! pour se balader en accompagnant soi-disant un tel ou une telle ou telle délégations pour faire de la figuration pour ne pas dire de la présence physique stricto sensu.

    cette délégation ne dispose d’aucune densité intellectuelle pour accompagner réellement , en terme de valeurs ajoutées , les différents acteurs privés ou publics dans leurs projets.

    rien à voir avec l’île maurice et d’autres pays !

    de bons assistants de directions auraient suffi et auraient coûté nettement moins chers !

    Je ne pense pas qu’il faille vendre ce bâtiment qui est très bien situé, en plein boulevard saint-Germain et qui pourra certainement être vendu dans quelques années par la génération montante quand cela prendra encore davantage de la valeur et lorsque cette génération devra trouver des financements pour accompagner des projets productifs et innovants.

    Mais déménager toute l’équipe qui y est et qui est purement administrative , oui !
    dans la banlieue sécurisante avec possibilité de parking, oui , pourquoi pas ! beaucoup de bâtiments très fonctionnels se louent à des tarifs très raisonnables dans ces environnements.

    le bâtiment de la délégation actuelle pourrait être loué à une ambassade étrangère au prix fort sans aucun problème ! et permettrait de financer une grande partie des charges mensuelles de la délégation tous postes confondus.

    cela allègerait grandement le budget du Pays !

    et il y a certainement de la rationalisation à faire au sein de cette structure où beaucoup sont trop rémunérés par rapport à leurs charges de travail ou par rapport à leurs niveaux de compétences!

    des départs à la retraite, des départs volontaires et une restructuration s’impose!

    c’est de la gabegie et c’est intolérable , en temps de crise avec un nombre croissant de chômeurs !

    Du ménage et du ménage et rien que du ménage pour tout assainir !!! ( lol! )

  2. BRAVO pour le titre!
    On y vient aux XPF. En effet: aucun XPF ne figure au FMI de DSK, il faut donc un « 18ème chameau » du genre IEOM, etc…

    Si tu veux creuser ce sujet, j’ai bien sûr l’entier dossier et tous les documents possibles et imaginables depuis le 25 décembre 1945 et un certain Monsieur Charles De Gaulle…

    Mais ma signature ci-dessous omporte déjà pas mal de sites traitant du sujet qu’iil faudrait regarder pour avoir au moins une idée. mon conseil va aussi à Hina Boosie que je ne pense pas connaître mais qui a l’air de s’intéresser au sujet vu la longeur de son post que je n’ai pas le temps de lire toutefois car hyper-débordé (sic)…

    Avec Honneur

    Le président de « la Polynésie française », des françaises et des français
    René, Georges, HOFFER
    Tél (689) 77 71 70
    rollstahiti@gmail.com
    Ecrou 3301P Prisonnier politique le 22 juin 2010 : 70 ans après une autre défaite historique. (22 juin 1940)
    http://www.myspace.com/renehofferprdelapfsic
    http://www.ombudsman.europa.eu/decision/fr/020570.htm
    http://www.ombudsman.europa.eu/decision/fr/032077.htm
    http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&videoid=13600801
    Pour les XPF (je n’ai pas tout lu ni vérifié mais pour l’essentiel tout y est) : http://www.midiassurancesconseils.com/CFPdskXPF.htm
    http://politique-francais.forumsactifs.net/la-taverne-et-actualite-f121/voulant-m-acquitter-de-mon-amende-l-euro-na-pas-cours-legal-en-polynesie-francaise-t129.htm
    http://kevai.wordpress.com/2011/03/23/pom-ou-departement-au-royaume-de-la-confusion
    Pour le ministère de la justice, la « Polynésie française » est un département.

  3. Avant de changer de sigle pour devenir « A.F.D. » la Caisse Centrale de Coopération Economique (CCCE) avait son siège au 233 Boulevard Saint Germain… La SOCREDO et la CCCE étaient indissociables – puisque ses cadres « expatriés » l’ont toujours coiffée.

    Hypothétiquement, c’est certainement au travers elle que la Délégation PF s’était installée au 28 (?!). C’était l’époque où Flosse pouvait tout obtenir et le reste grâce à Chirac, Maire de Paris (à vue de nez), tous deux faisant partie des membres fondateurs du RPR.

    L’insistance de l’A.F.D. ex-CCCE réside peut-être dans des conditions liées au contrat – ou à d’éventuels reliquats d’emprunts jamais remboursés. Mais toujours supposition pure…

  4. peut-être que l’AFD veut racheter la délégation , ce qui explique son insistance mais en aucun cas, il ne peut s’agir d’un reliquat d’emprunt non remboursé de la part du pays car si cela avait été le cas, l’AFD aurait dit NIET point final.

    l’AFD est le 2 ème actionnaire de la socredo et le rapport Bolliet a préconisé au Pays de céder 30% de ses parts à l’AFD, ce qui a été refusé par le pays .

    les vexations réciproques et à n’en plus finir entre le Pays et l’Etat, c’est terrible !

    l’AFD est un établissement public de l’Etat , sous tutelle du ministère de l’économie.

    Tout cela est donc très politique , voilà la raison principale !!

    le reste n’est qu’accessoire !

    et l’économie polynésienne est otage de toutes ses susceptibilités humaines désastreuses pour la population……

    • J’ai eu beau me relire : à aucun moment je n’ai écrit «reliquat d’emprunt non remboursé de la part du pays» ! Ayant connu la CCCE de l’intérieur, jusqu’aux échelons les plus élevés — ainsi que ceux de l’IEOM d’ailleurs — j’ai eu à recroiser certains cadres affectés ici et à cotoyer, amicalement, d’autres.

      Sigle, statut, tutelle, politique, qu’importent les établissements similaires, n’ont jamais empêché certains à faire preuve de zèle interne digne d’un aveugle. Hommes, avant tout, et si faciles à museler selon la personnalité en face, et pas que politique… Emprunts (gros !) accordés sachant parfaitement et d’avance qu’ils ne seront jamais remboursés ; emprunts à foison accordés sur des centaines de terrains sous saisies ; emprunts à des sociétés ayant l’apparence mais totalement fictives ; emprunts à des gérants en incapacité judiciaire ; et, petite note humoristique (dans un autre territoire), le cas de la maîtresse d’un cadre IEOM meublée grâce aux stocks de réserve Matériels & Mobilier, etc., etc.

      Susceptibilités ? Vexations ? Que nenni, échanges de services individuels entre rapaces, plutôt, faciles à noyer dans les comptes collectifs – de pertes & profits – de l’établissement, quitte à récupérer ses billes autrement, ultérieurement.

      Avouez que la «mécanique» des petits meurtres financiers entre coquins a fait tâche d’huile sur le dos de l’économie polynésienne depuis belle lurette puisque parmi ces cadres financiers de banque (expatriés ou locaux) nommés à la CPS, par exemple, lequel a mis fin au dispositif qui permet au territoire/pays de prélever allègrement, depuis 1996, à coups de 500 millions dans ses caisses — Arrêté 1392 CM du 22/12/95, JOPF 4 Janvier 1996, page 10 ? — ou d’augmenter ‘à leur insu’ (sic !) les salaires du personnel, d’un côté, tout en pleurant des larmes de crocodile sur les milliards manquant, de l’autre ? Même DEXIA continue à connaître de ‘graves difficultés’, paraît-il…

      Alors, la petite économie d’un milliard récemment clamé sur les ondes comme un miracle, laissez-moi rire à un tel cynisme de pilotage sans visibilité.

      Courtoisement vôtre.

  5. vous avez écrit : « l’insistance de l’AFD , ex CCCE réside peut-être dans des conditions liées au contrat ou à d’éventuels reliquats d’emprunts jamais remboursés. »

    on parlait de l’AFD et du Pays, j’en ai déduit que les reliquats etc… concernaient éventuellement le Pays.

    Si ce n’est pas le cas, merci d’expliciter de quel organisme ou institution s’agit-il?

    pour le reste, cela me paraît si excessif ! qu’on ne peut accuser sans preuves.

    En revanche , là où vous avez raison, c’est que le milliard d’économies est pure foutaise si je peux me permettre l’expression peut-être excessive mais tant le ridicule ne tue pas!

    Aucun cap, en effet , à l’horizon ! Aucune visibilité ! Aucune confiance des investisseurs et des ménages et c’est cela , la catastrophe dûe à certains dirigeants qui n’inspirent pas confiance dans la capacité et la volonté farouche de sortir notre fenua de ce marasme socio-économique éprouvé depuis de nombreuses années du soi-disant TAUI !

    certains citoyens sont également responsables de cette situation par leur soutien sans compter , bien sûr, tous les politiques autonomistes qui ont permis à un indépendantiste d’accéder au pouvoir alors que la majorité de la population est autonomiste !!

  6. @Morituri:

    Quand tu écris:

    (« emprunts à des sociétés ayant l’apparence mais totalement fictives »)

    et

    (« parmi ces cadres financiers de banque (expatriés ou locaux) (…), lequel a mis fin au dispositif qui permet au territoire/pays de prélever allègrement, depuis 1996, à coups de 500 millions dans ses caisses — Arrêté 1392 CM du 22/12/95, JOPF 4 Janvier 1996, page 10 ? — (…) Même DEXIA continue à connaître de ‘graves difficultés’, paraît-il… »)

    C’est un bon début mais il y a bien plus « derrière ».

    @Hina Booste (Désolé dans mon post précédent j’avais écrit « Bossie »…)

    (« on parlait de l’AFD et du Pays, j’en ai déduit que les reliquats etc… concernaient éventuellement le Pays. »)

    Atteinte du syndrome du « Pays » tout en majus-cul-e – alors que @Morituri fait un subtil passage de « terriroire » à « pays » s’agissant d’un « pays d’outre-mer » (entre guillemets), inexistant dans la Constitution française (voir la note secrète n° 369253 du 9 octobre 2003 que je transmets sur simple demande à rollstahiti@gmail.com) -, Hina pose cependant la bonne question:

    « on parlait de l’AFD et du Pays, j’en ai déduit que les reliquats etc… concernaient éventuellement le Pays.
    Si ce n’est pas le cas, merci d’expliciter de quel organisme ou institution s’agit-il?

    pour le reste, cela me paraît si excessif ! qu’on ne peut accuser sans preuves. »

    En effet, de qul organisme ou institution s’agit-il?

    Eh bien la réponse est dans le titre de l’article: le FMI « de la Polynésie » (« française »). Tout aussi fictif que les XPF….

    Et @hina Booste s’y approche en écrivant: « En revanche , là où vous avez raison, c’est que le milliard d’économies est pure foutaise (…) tant le ridicule ne tue pas! »

    Pour plus d’informations me contacter.

    Avec Honneur

    Le président de « la Polynésie française », des françaises et de français,
    René, Georges, HOFFER
    rollstahiti@gmail.com
    rollstahiti – at – gmail.com
    tél 77 71 70
    http://www.myspace.com/renehofferprdelapfsic
    skype: renehoffer
    Ecrou n° 3301P du 22 juin 2010 70 ans après la défaite de la IIIème république française le 22 juin 1940
    http://kevai.wordpress.com/2011/03/23/pom-ou-departement-au-royaume-de-la-confusion/

  7. Savez-vous que près de 90% de l’impôt sur le revenu en France-métropolitaine sert à payer les intérêts uniquement de la dette globale ?

    que celle-ci a dépassé plus de 100 milliards d’euros , ce qui veut dire grosso modo qu’un nouveau-né est déjà redevable de près de 20 000 euros ???? dés sa tétine à la bouche !!!!

    et on départementalise , en grand seigneur, Mayotte qui coûte à la France plus de 600 millions d’euros par an voire près d’un milliard sous peu , pour une population qui ne parle pas le français à près de 85% de la population sans compter les nombreuses naissances non contrôlées sur le sol en question!!!

    sans compter des investissements immobiliers achetés et revendus à bas prix pour un rachat quelques années plus tard à un prix exhorbitant , qu’en dit l’AFD ?

    ET tutti quantti en termes d’exemples et d’illustrations peu judicieuses pour ne pas dire du tout !

    et on se positionne en donneurs de leçons pour prêter de l’argent à la PF????

    qui elle , à une dette globale , toutes proportions gardées, infinitésimalement
    réduite par rapport à la métropole.

    c’est à mourir de rires!!

    Certes, nos dirigeants ne savent aucunement gérer efficacement mais la condition sine qua non de vente de l’immeuble du boulevard saint -germain est inacceptable !!

    et ne résoudra pas de surcroît les problèmes financiers récurrents dûs à de mauvaises politiques économiques, sociales et humaines depuis 2004 et à un manque criant de réductions drastiques des dépenses publiques parallélement !!!!

    Il y a une hiérarchisation des priorités à mettre en oeuvre ou à déclencher immédiatement et rien n’est fait !!

    Quand on voit que le CM en est à parler d’un colloque international , d’un festival des arts, de fleurs coupées, d’indice des prix dans la construction , de nouveau formulaire et d’actions reprogrammées de EAD , c’est triste !

    RIEN DE TRANSCENDANTAL POUR NOTRE SURVIE !!!!!

    le temps , c’est de l’argent , ne l’oublions jamais !


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